Didier Desmet, Artiste I.M.C. | Qui suis-je ? | Le miroir. | Monographie |
Je vais tenter de me prêter à un exercice que je ne maîtrise pas parfaitement. Il n’est jamais aisé de parler de soi. Cela a toujours été une tâche très compliquée pour moi. Comment ne pas paraître arrogant ou même insignifiant. Mais j’ai appris à mes dépends qu’il est impossible de plaire à tout-le-monde. Je suis souvent, sûrement à tort, réticent à parler de moi, ce qui me vaut d’être un bon confident. Ce qui ne me gêne pas tant que cela ne m’emprisonne pas dans un rôle de spectateur. La nature humaine est stupéfiante voire, parfois, effrayante. J’ai beaucoup à dire, les pensées se bousculent lorsque la bêtise, l’injustice, la barbarie, le racisme et autres intolérances frappent. Je ressens cette violence et celle-ci me consume. Empathique, je préfère me réfugier dans la création. C’est pour cela que mon monde, mon site Internet, existe. Pour, sans oublier, m’évader au milieu de mots, de phrases ou même de courbes que je dompte au gré de mes envies et besoins. Beaucoup disent de moi que je suis un artiste. C’est donc ainsi que je vais commencer ma présentation : Je suis un artiste qui, très jeune, a préféré le refuge des mots à la noirceur du monde qui l’entourait. Infirme moteur cérébral (I.M.C.), je me suis toujours efforcé d’avancer sans faire état de mon handicap. Cependant, les obstacles étaient, eux, réels. Dessinant lors des après-midi familiaux avec ma mère et mes frères, je pouvais, et ce afin de compenser mon handicap, passer des journées entières sur le même dessin. C’est ainsi que, armé d’un crayon à papier et d’une gomme, je traçais avec minutie chaque courbe qui composait mon œuvre. Je peine à écrire de façon manuscrite. Mon écriture est lourde et lente. Le dessin m’oblige à contrôler chacun de mes gestes. Voilà pourquoi, je suis fier des dessins que je réalise car je connais le travail qui m’a été demandé pour les réaliser. Mes études se sont déroulées sans soucis majeur. Je n’étais ni un cancre, ni un bon élève. Je m’asseyais volontiers sur mes acquis et, surtout, près du radiateur. Cette volonté de ne faire que le minimum, m’a mené tout droit en comptabilité. Après quelques mois, le professeur de français m’a demandé ce que j'espérais en professionnel. Elle s'est alors étonné que je n’aie pas opté pour une générale littéraire. Malgré cela, obtus que j'étais, j’ai continué mes études de comptable et j’ai obtenu mon diplôme sans grande difficulté. Mais j’étais très loin de penser que trouver un emploi pour un jeune handicapé à la marche chaloupée et à la voix hésitante serait difficile. De trop qualifié pour certains, je ne l’étais pas assez pour d’autres et vice versa. Puis il y a eu la rencontre avec Renaud Lille, un acteur et metteur en scène de Lille. Il avait besoin d’une structure pour créer et moi, de travailler. C’est ainsi qu’en 2001, Nous montâmes La Compagnie Altus. Je m’occupais de l’administratif et de la petite comptabilité. Nous étions une petite compagnie locale qui rapidement a vu les choses en grand. Le premier spectacle prenait forme sous nos yeux. Le temps de la com’ approchait et, tout naturellement, sans réellement me poser de question, je commençais à réfléchir sur un visuel pour l’affiche. N’ayant jamais fait cela, je ramais bien plus que je ne l’aurai pensé. Mais à force de recherches, après m’être appuyé sur des œuvres et photos d’autres artistes avec lesquels nous travaillions, j’ai acquis assez de maturité pour m’aventurer seul dans les méandres de la création. C’est ainsi que, tels les spectacles qui, jour après jour, devenaient de véritables joyaux, mes visuels, travaillés et retravaillés, se coloraient de tout le talent que les artistes jetaient sur scène. Très souvent, j’assistais aux répétitions qui me nourrissaient et me galvanisaient pour mes propres créations. Cette belle aventure a pris plus ou moins fin en 2005. Puis vint un long chemin désertique. Qu’allais-je bien pouvoir faire désormais. Si avant, trouver un emploi était difficile, après quatre années à la présidence d’une compagnie de théâtre professionnelle en tant que bénévole, c’était impossible. Mon curriculum était riche d’expériences mais pauvre sur le papier pour les administrations. M’étant, timidement, essayé à la photographie entre 2004 et 2005, j’ai voulu, à travers un blog, les partager et ainsi aller au devant d’inconnus. Les critiques furent dans l’ensemble très bonnes et je me suis donc surpris à aller plus loin en partageant bien plus que mes photos, mais aussi mes écrits, infographies et dessins. En Avril 2010, un site Internet a remplacé mon blog. J’aime à dire que mon site évolue avec moi car je le façonne à mon image. Fin 2013, alors que ma vie personnelle était chaotique, j'ai pu goûter, à mon petit niveau, au plaisir d'exposer mes photos à Lille Kiné. Je remercie toute l'équipe pour cette opportunité. Depuis, j'alimente mon site Internet avec mes réalisations, qu'elles soient écrites, photographiées ou, plus rarement, dessinées. Le confinement du mois de mars 2020 m'a donné l'occasion des me réinventer. C'est ainsi, qu'en plus des Didies créés durant cette période, j'ai réalisé un travail photographique que j'ai appelé "Regards confinés". Puis, étant un grand enfant moi-même, j'ai conçu des activités manuelles pour les enfants que je mets gratuitement à disposition dans le Ludidyque du site. Cet espace, dédié aux enfants et aux moins jeunes, accueille des constructions papiers tels que la maison de Didy ou encore un arbre généalogique à réaliser soi même, dicté par le généalogiste amateur que je suis. Didier Desmet, Artiste I.M.C. Février 2016/2018/2020 |